Topaze Chantilly joue les Don Juan du spleen

J’ai cliqué par curiosité… et je suis resté pour le vertige. Avec « Don Juan », Topaze Chantilly frappe fort, mais en douceur, comme un uppercut en velours. Ce morceau, c’est du rap lo-fi aux airs de vieux film noir : piano jazzy en boucle, voix éthérée, dialogues de cinéma poussiéreux, le tout baigné dans une ambiance à la fois glaciale et hypnotique. Pas de trap clinquante ici, mais une prose introspective, ciselée comme une lame froide. « Et c'est au prix de mon aigreur que mon cœur vole un raz du gazon », murmure-t-il, et franchement, on le croit.

Le clip, lui, dédouble la réalité : un homme seul dans le béton d’une nuit sans rêve, face à son double fantasmé, masque sur le nez et cigare de luxe à la main. Une mise en scène brillante, entre manipulation et illusion. C’est élégant, troublant, et surtout, ultra prenant. Allez jeter un œil : c’est un petit film à lui tout seul, le genre qui laisse une marque.

Figures discrètes, intentions très claires

Derrière cette esthétique léchée, il y a Topaze Chantilly, suisse-espagnol amoureux du rap à texte, influencé par le hip-hop old school mais bien ancré dans son époque. Son EP « Figures Discrètes », sorti en juin, enchaîne les portraits de personnages cabossés sur des prods signées Le Jeune Roca, Dibi ou encore DJ Green Giant. Et entre deux concerts de salsa (véridique), l’artiste prévoit un concert de vernissage à Lausanne cet automne et prépare déjà son prochain projet. Bref, le mec est partout — et on ferait bien de le suivre.

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